Lutte contre la haine anti LGBT+
Prévention et mobilisation dans l'enseignement agricole
Les jeunes LGBT+ dans le cadre scolaire
L’homophobie et la transphobie touchent de nombreux élèves à l’École : les jeunes identifiés comme lesbiennes, gays, bi ou trans (LGBT) - qu’ils le soient ou non - mais aussi les élèves qui s’écartent de la norme de leur sexe ou encore les enfants de familles homoparentales.
Il est donc au cœur des missions du service public de l’éducation de faire acquérir à tous les élèves le principe de l’égale dignité des êtres humains. L’appropriation des valeurs de la République, le partage d’une culture de l’égalité et de la compréhension d’autrui permettent de combattre les violences et les discriminations notamment sexistes et LGBTphobes, et participent à la formation des jeunes citoyens. L’apprentissage du respect de l’autre est un enjeu pédagogique majeur.
C’est pourquoi l’École a un rôle important : faire réussir tous les élèves, former des citoyens.
Dès l’école primaire, les insultes homophobes sont malheureusement trop courantes, trop banalisées. Les jeunes LGBT ne bénéficient pas toujours de l’écoute et du soutien qu’ils pourraient espérer de la part de la communauté éducative. Ils mettent parfois les adultes mal à l’aise, les renvoyant à leurs propres préjugés, ou simplement le plus souvent à leur difficulté d’aborder cette problématique par manque d’information et de formation. L’indifférence ou l’inaction de la communauté éducative peuvent être ressenties d’autant plus douloureusement que le sentiment de solitude, d’isolement, la peur du regard des autres et du jugement négatif, la perte d’estime de soi et la culpabilisation accompagnent très souvent la découverte de son homosexualité au moment de l’adolescence, période de grande sensibilité et de construction des individus. Dans son étude parue en 2014 sur Les minorités sexuelles face au risque suicidaire (http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1291.pdf), l’INPES rappelait que le risque de sursuicidalité des personnes homosexuelles était aujourd’hui un fait avéré. Selon les études épidémiologiques récentes, les jeunes LGBT ont ainsi 2 à 7 fois plus de risques d’effectuer une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de leur vie que le reste de la population. Ces risques sont de 2 à 4 fois supérieurs pour les filles, et de 5 à 10 fois pour les garçons. Les jeunes LGBT sont alors très sensibles, positivement ou négativement, aux messages ou à l’absence de messages, aux attitudes de leur entourage scolaire et/ou familial. L’indifférence des adultes, psychologues scolaires, enseignants et chefs d’établissement est une cause importante de mal-être.
Au-delà des actes pénalement répréhensibles, les manifestations de l’homophobie et de la transphobie relèvent parfois du harcèlement. Elles peuvent affecter gravement la construction personnelle et la réussite scolaire des jeunes et contribuent à la dégradation du climat scolaire. Les prévenir, dans l’enceinte des établissements, est donc primordiale pour assurer la sécurité des élèves et l’égalité des chances entre tous et toutes.
Comme le souligne l’UNESCO, "le harcèlement homophobe est un problème éducatif qui doit être traité par le secteur de l’éducation". Il viole le droit à l’éducation de tous et compromet les résultats éducatifs. Il remet en cause le droit au respect au sein de l’environnement scolaire : égale dignité de tous les enfants, respect de leur identité, de leur intégrité, de leurs droits de participation et protection contre les toutes les formes de violence. (Booklet 8/Education Sector : Response to homophobic Bullying – UNESCO – 2012.)
Aussi, afin de mieux faire face aux comportements sexistes et LGBTphobes, chaque établissement d’enseignement scolaire peut mettre en œuvre conjointement des actions de prévention, un accompagnement des victimes et enfin, si nécessaire, des mesures de responsabilisation et de sanction envers les auteurs.
Il est à noter que selon le rapport d'Eric DEBARBIEUX de 2015 sur le climat scolaire, l'expérience scolaire et les victimations dans les établissements de l'enseignement agricole, les insultes à caractère homophobe sont de 4,7 % vs 7,8% à l’éducation nationale.
C'est pourquoi, la DGER reste pleinement mobilisée et réaffirme son engagement, au travers du plan national pour l'enseignement agricole contre les violences et les discriminations. Son action se doit d'être multiple sur les territoires, avec des équipes pleinement investies.
Cette action s'inscrit également dans un cadre interministériel coordonné par la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH). Les objectifs du gouvernement sont développés dans le Plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 qui définit plusieurs priorités pour "promouvoir une éducation inclusive et faire reculer les préjugés" : formation des personnels éducatifs, sensibilisation des élèves, intégration des élèves LGBT+, etc.
Ce plan d’action porte sur la prévention de la haine anti-LGBT+ et plus largement sur un accompagnement des jeunes LGBT+ dans leur parcours personnel, scolaire et professionnel, en vue de leurs réussites.