"Scoop it" pour collecter et diffuser de l'information

Un point de vue, sur cet exemple de pratique, du côté de la recherche par Dominique Guidoni-Stoltz (Eduter Recherche)

La recherche a montré que les usages privés des TIC et les pratiques médiatiques (usages de loisirs, recherche d’information, usages communicationnels...) des étudiants dits « natifs du numérique », même s’ils contribuent à développer des compétences techniques et sociales, étaient difficilement transférables à un usage scolaire et professionnel, à un usage pour apprendre. Ces usages semblent d’ailleurs socialement différenciés (voir à ce titre Endrizzi, 2012 ; Pedró, 2012)¹. On sait aussi que les usages de l’internet pour une production collaborative en ligne sont très rares.

L’intérêt du dispositif d’enseignement/apprentissage conçu et mis en œuvre ici, réside dans l’exploitation des propriétés du multimédia et du web « 2.0 » pour développer des compétences en littératie numérique, pour développer la pensée critique sur les usages du numérique (utilisation distanciée et critique des usages et des ressources multimédia) et pour favoriser l’apprentissage collaboratif.

Au travers de l’utilisation de Scoop It, les élèves sont amenés à développer une culture de l’information par une participation active. Il s’agit d’apprendre à s’informer, à se documenter en naviguant sur le net tout en évaluant aussi les sources, les auteurs, les savoirs... en vue de collecter, d’annoter, d’éditorialiser l’information... toutes activités nécessitant l’acquisition et le développement de connaissances en littératie. Analyser l’information, sélectionner des articles, redistribuer des actualités, citer les sources, commenter... dans un domaine donné, nécessite ici de collaborer pour produire une revue de presse, en présence et à distance de l’enseignant.

Le scénario pédagogique permet aux élèves de se saisir progressivement des potentialités de « Scoop It » d’en comprendre l’utilité et l’utilisation. Il semble toutefois nécessaire pour que les élèves se l’approprient pleinement, de l’inscrire dans un projet éducatif qui donne du sens à l’activité de curation de contenus. Si l’on ne connait pas bien le domaine, le risque est grand de se noyer dans un flot d’informations, de ressources, de multiples sources à disposition sur le net. Le travail de curation devient couteux et peut décourager certains élèves.

¹ Endrizzi, L. (2012). Jeunesses 2.0 : les pratiques relationnelles au cœur des médias sociaux. Dossier d'actualité n° 71. Lyon : École normale supérieure de Lyon.

Pedró, F. (2012). Connected Minds. Technology and Today’s Learners. Paris : OCDE.